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La gestion des coliques

De nombreux propriétaires de chevaux sont confrontés un jour ou l’autre aux coliques. Qu’est-ce exactement ? Quels sont les facteurs de risques ? Que doit-on faire lorsque le cheval est en colique ?

Une colique peut mettre en danger la vie de votre cheval, il convient donc d’appeler rapidement le vétérinaire en cas de suspicion.

Qu’est-ce qu’une colique ?

Par « coliques » on entend douleur abdominale au sens large. Le cheval est prédisposé aux coliques car son tube digestif est quasiment « flottant » dans la cavité abdominale. Il existe en effet très peu de points d’ancrage de ce dernier ce qui lui confère une grande mobilité dans l’abdomen. Les coliques peuvent concerner différents segments de l’appareil digestif : l’intestin grêle, le cæcum, le gros intestin...  Dans de rares cas la colique peut être d’origine extra-digestive : torsion utérine sur une jument en fin de gestation par exemple.



Les différents segments de l’appareil digestif du cheval

L’estomac est de petite taille (10 à 15L environ), l’intestin grêle fait plus de 20m de long, le cæcum environ 40L et le côlon 7m.

Quels sont les signes d’une colique ?

Un cheval en coliques va bouder sa ration, gratter le sol, se rouler, regarder son ventre... De nombreuses variations comportementales sont possibles.  Il peut aussi faire le flehmen (lèvre supérieure retroussée) ou présenter une sudation d’intensité variable.

 


Cheval en colique se regardant les flancs

 

Quels sont les facteurs de risques des coliques ? Quelles sont leurs origines ?

Les coliques sont des pathologies d’origine multifactorielle ; leurs causes sont très diverses et peuvent se conjuguer.

  • Facteurs de risques :

    Il existe des facteurs de risque relevant pour certains du cheval lui-même, de son utilisation, de son environnement et pour d’autres de la conduite d’élevage.

    1. Facteurs de risques relevant du cheval :

      Un cheval qui tique à l’appui sera prédisposé à développer des coliques suite à l’ingestion d’air engendrée par le fait de tiquer. De même, un cheval qui mange de la terre ou les copeaux de son box sera plus enclin à faire des coliques qu’un autre.

      Un cheval ayant des antécédents de coliques est également plus à risque d’en présenter à nouveau qu’un cheval n’en ayant jamais présenté.

    2. Facteurs de risques relevant du mode de vie du cheval :

      La vie en box, un changement d’écurie ou d’activité, un transport sont des événements pouvant accroître les risques de coliques. Tout stress ou changement d’environnement est susceptible de provoquer une colique.

    3. Facteurs de risques liés à l’entretien du cheval

      Le parasitisme gastro-intestinal est un facteur de risque pour les coliques : les poulains dont le plan de vermifugation n’est pas adéquat peuvent par exemple faire des impactions dues aux Ascaris (Parascaris Equorum). Les jeunes adultes sont eux plus sensibles au relargage de petits strongles au printemps.

      L’état de la dentition a également une influence sur les coliques car les aliments sont moins bien mâchés ce qui complique leur digestion.

      L’alimentation a également une grande importance. La consommation par le cheval de concentrés et de paille est un facteur de risque de coliques. C’est pour cela qu’il est primordial d’inclure dans le plan d’alimentation du cheval au box la distribution de foin (avant le repas de granulés) au moins deux fois par jour (ainsi qu’au moment du paillage) et une mise au paddock pour lui permettre de consommer de l’herbe.

      Le nombre de repas par jour
      est également important à considérer : le fractionnement de la ration journalière en 3 repas minimum est une bonne base de départ. Si un changement d’alimentation est envisagé, il convient de réaliser une transition douce sur plusieurs jours.

      Il est aussi important que le cheval dispose d’une eau propre et à température ambiante.  

 

Que faire lorsque vous suspectez une colique sur votre cheval ?

Le comportement de votre cheval est anormal et vous suspectez une colique. Vous avez contacté le vétérinaire. En nous attendant vous pouvez :

  • Dans la mesure du possible essayer de marcher le cheval car cela stimule le transit digestif et limite les risques de torsion d’organes qui sont importants lorsque l’animal se roule fréquemment.
  • Les professionnels peuvent éventuellement réaliser une injection de 25mL de Calmagine® par voie intra-musculaire ou intra-veineuse. Ne faites jamais de Finadyne® car ce puissant anti-inflammatoire va masquer la douleur pendant quelques heures. Votre cheval sera certes soulagé mais le vétérinaire ne pourra pas l’évaluer correctement.

Si vous êtes propriétaire du cheval réfléchissez jusqu’où vous souhaitez aller en termes de budget afin d’avertir le vétérinaire des frais que vous souhaitez ou pouvez réaliser. En effet le traitement d’une colique peut rapidement s’avérer très coûteux. Par exemple le traitement médical à l’écurie se chiffre entre 100 et 300 euros environ. S’il est nécessaire d’amener votre cheval en clinique pour le placer sous surveillance rapprochée et sous perfusion il faudra compter entre 500 et 800 euros de budget. Et dans les cas les plus graves, lorsqu’une chirurgie est nécessaire pour résoudre la colique il faut compter de 3000 à 5000 euros...

Attention, si vous êtes simplement le gardien de l’animal contactez le propriétaire et demandez-lui de rester joignable si une décision doit être prise.

 

 

Que se passe-t-il une fois le vétérinaire arrivé à l’écurie ?

Une fois le vétérinaire arrivé dans votre écurie, un examen général de votre cheval est réalisé afin d’évaluer les différentes fonctions vitales : attitude, fréquence cardiaque, transit digestif grâce à l’auscultation des quatre cadrans au niveau du creux du flanc, perfusion périphérique grâce à l’examen des muqueuses et du temps de recoloration capillaire (TRC).

Le cheval est ensuite fréquemment tranquillisé afin de faciliter son relâchement puis une palpation des organes par voie transrectale est réalisée. Cela permet de rechercher un éventuel déplacement ou une distension d’une portion d’intestin, ou encore un éventuel bouchon de paille.

Un sondage naso-oesophagien est ensuite réalisé. Il consiste en l’introduction d’une sonde par une des narines du cheval, cette dernière étant introduite jusqu’à l’estomac afin de le vidanger. Le cheval a en effet un estomac de petite taille (10L environ) qui peut se rompre si une trop grande quantité de reflux (contenu intestinal ne parvenant pas à s’évacuer, le plus souvent du fait de la présence d’une torsion ou d’une impaction proximale). Des laxatifs comme de l’huile de paraffine peuvent être administrés.

Réalisation d’un sondage naso-oesophagien sur un cheval

Une fois ces examens réalisés, le vétérinaire va décider si la colique est traitable à l’écurie ou s’il est préférable d’emmener le cheval en clinique spécialisée dans laquelle il sera étroitement surveillé et pourra subir si besoin est une intervention chirurgicale.

Si votre cheval reste à l’écurie il conviendra de le garder à la diète à l’aide d’un panier à jeun jusqu’au passage de nouveaux crottins (24 à 48h) avec un bac d’eau à disposition. 

Service de garde

Le service de garde est disponible hors horaires d’ouverture de la clinique, nuits, week-ends et jours fériés. Merci d’appeler au 02.33.61.40.43 et vous serez redirigés vers le vétérinaire de garde. Nous réalisons des visites à domicile pour les animaux de production et les chevaux. Les animaux de compagnie seront reçus à la clinique.

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